Si seulement…
J’attends, je ne sais ce que j’attends, est-ce que j’attends que le vent m’emporte ?
Est-ce que j’attends la venue d’un autre passant pour lui claquer la porte ?
Est-ce que j’attends qu’on m’apprenne la politesse pour adresser une caresse ?
Est-ce que j’attends qu’on me prenne la main pour partager un verre de vin ?
Je ne sais plus ou je vais. Je ne sais plus si je vais. Je ne sais plus si je sais.
M’a-t-on dit un jour que le plaisir donnait des couleurs à la douleur
M’a-t-on dit qu’embrasser était le meilleur bouclier contre cette peur
Mais j’ai toujours conjugué cette mode à l’imparfait du verbe Aimer
Mais je m’y suis privé, la teneur en alcool me donnant des hauts le coeur
M’a-t-on conseillé d’y gouter tout en souplesse sans écouter les ragots d’en haut
M’a-t-on conseillé de ressentir sans peine pour découvrir un silence nouveau
Pourtant n’ai-je jamais ressenti d’amour pour ces drôles d’oiseaux prétentieux
Pourtant n’ai-je jamais ressenti d’avoir eu tort dans leur paroles audacieuses
Cette frénésie, cette quête, cette attente me déploie de toute féminité avortée
Me voici dépourvue de toute émotion que seul un homme masculin m’infligerait
A force de trop attendre, on finit par douter trembler et flétrir sans oser y gouter
Il m’aurait frappé du coup de foudre si je lui avais permis de m’aborder
Il m’aurait frappée de l’instant réveillant grâce à cet alcool qui vivifie l’âme
Il m’aurait sauvagement humilié dans le secret d’une intimité partagée
Il m’aurait démuni de tout préjugé et m’aurait honoré d’une nouvelle arme
Celle d’aimer et d’être aimée.